Bleu Cool

Par Nicolas Lanouette

 

Samedi 23 mai.

Je fais une ballade dans le parc linéaire le long de la rivière Saint-Charles entre la rue du Pont et celle du Pont Scott (5 kilomètres à flâner nonchalamment dans cette partie de la ville qui m’est totalement inconnue).

Rendu au Pont Scott, j’en profite pour explorer la petite paroisse de Notre-Dame-de-la-Pitié dans le quartier Saint-Malo. Il fait chaud. J’ai soif.

Je trouve le dépanneur Carl Éric au coin de la rue Saint-Vallier et d’une rue qui se termine en cul-de-sac donnant sur une voie ferrée. J’entre dans ce dépanneur ne sachant trop quoi acheter.

Comme d’habitude, dans tout bon dépanneur qui se respecte, on retrouve le même assemblage hétéroclite de produits de premières nécessités dont, évidemment, beaucoup de sacs de chips, de bières, de bonbons et de palettes de chocolat, additionnés de quelques produits plus marginaux comme du pain, des boîtes de conserve, des papiers mouchoirs, etc.

Je regarde les frigos croulants de bouteilles remplies de liquides de toutes sortes. Difficile de faire un choix. Mon regard s’attarde sur une bouteille de « Gatorade » dont la couleur bleue du liquide m’apparaît quelque peu suspecte. Soyons téméraire, je prends cette bouteille. Bleu Cool (Cool Blue), c’est le nom. Curieusement, je l’aurais plutôt nommé Bleu Tchernobyl. J’imagine que dans la nuit ce liquide devient fluorescent. Je paie à la caissière cette boisson qui, selon l’étiquette : « désaltère, réhydrate, revitalise et réalimente », rien de moins. Étrangement, nulle part il n’est fait mention de la saveur…

Je sors, j’ouvre ma bouteille et goûte le dit breuvage.

Je ne rachèterais jamais ce liquide bleu fluorescent.