La Traversée – Atelier de géopoétique a été créé en 2004, dans la foulée du colloque «Nomades, voyageurs, explorateurs, déambulateurs : les modalités du parcours dans la littérature» (Montréal, 4 et 5 décembre 2003). Il reprend le projet initial de Portage (le premier groupement géopoétique au Québec) tout en se déployant en fonction de ses trois îlots: Montréal, Québec et Sherbrooke. La Traversée s’inscrit dans un champ de recherche et de création inédit en Amérique du Nord et tente d’ouvrir un nouvel espace culturel fondé sur le rapport à la Terre. Rattaché à Figura, le Centre de recherche sur le texte et l’imaginaire de l’Université du Québec à Montréal, l’Atelier possède une base universitaire stable, mais il est tourné vers l’extérieur, ouvert à toute personne intéressée par la géopoétique. Affilié au départ à l’Institut international de géopoétique fondé par Kenneth White en 1989, l’Atelier est devenu autonome à partir de 2015 et s’est constitué en OBNL.

La géopoétique constitue un champ de recherche et de création orienté vers l’exploration du rapport sensible et intelligent à la terre, à l’espace qui environne l’humain; elle tente de faire converger des observations, des réflexions, des intuitions issues de la science, de la philosophie, de la littérature et des arts. (K. White, Le Plateau de l’Albatros, 1994, p. 27) Elle vise à questionner l’appréhension de l’espace à partir de différents points de vue et de méthodes diversifiées : grâce aux recherches et aux lectures, grâce aux interactions avec le paysage, grâce aux différentes pratiques créatrices qui en découlent. L’interdisciplinarité est inhérente à la géopoétique, c’est pourquoi il est important de créer des lieux de réflexion regroupant géographes, urbanistes, littéraires, poètes, artistes, etc. Ajoutons que dans l’esprit géopoétique, où la création repose sur la réflexion et sur le partage, la diffusion se constitue en mode de création, d’où la nécessité de combiner la création et la réflexion à des moyens novateurs de production et de diffusion inspirés des nouvelles textualités et de l’hypermédialité, avec le concours des développeurs et programmeurs du NT2, le Laboratoire de recherche sur les œuvres hypermédiatiques.

Les membres de La Traversée ont une prédilection pour les voyages, le nomadisme et l’errance; pour les paysages (nordiques, océaniques, désertiques, montagneux, urbains); pour la mémoire orale et la mémoire tellurienne (permettant d’aller chercher une géographie perdue); pour le rapport lieu-écriture et les interventions artistiques dans l’environnement. L’approche géopoétique implique de parcourir un territoire donné, qui peut devenir le lieu d’un Atelier nomade; de favoriser des créations individuelles et collectives, ainsi qu’une réflexion connexe; de recueillir des œuvres qui rendent compte des expériences vécues en commun et de les diffuser. Ces rapports aux divers territoires se traduisent par le voyage (compris comme pratique d’espaces qui nous sont extérieurs), la déambulation (pratique flâneuse de territoires familiers), l’ascension (pratique de la montagne) et l’excursion (pratique de paysages spécifiques: fleuve, forêt, lacs, îles…). À ces pratiques correspondent des formes littéraires et artistiques par lesquelles les auteurs cherchent à témoigner du rapport de l’être humain à l’espace.

La Traversée – Atelier de géopoétique organise différents types d’activités: des ateliers nomades, des cafés géopoétiques, des activités «Au retour du flâneur», des conférences, des séminaires, des parcours, des expositions. Au nombre de ses publications se trouvent : la collection des Carnets de navigation (traces des ateliers nomades), la collection Éclats (œuvres individuelles), des ouvrages collectifs (actes de colloques, carnets), auxquels s’ajoutent les publications individuelles des membres.

Règlements généraux