Carnet de navigation no. 10.
Extrait du texte Paysages ferroviaires de Julien Bourbeau
Un petit choc. Quelques secousses. Le 603 se met en marche et sort doucement des entrailles de Montréal en ce vendredi matin du mois de janvier. 8h15; la ville encore sombre s’éveille au passage du train. À bord, se sont installés une vingtaine de géopoéticiens, lesquels retrouveront 45 minutes plus tard, une dizaine d’autres des leurs qui les attendent sur le quai extérieur de la gare d’Ahuntsic par 20 degrés Celsius sous zéro.Dans ce vieux wagon (8145), s’installe une franche camaraderie, caractéristique des ateliers nomades. Les langues encore gelées se délient. Se réchauffent. Quelques échanges complices avec d’autres voyageurs.
— Plutôt que d’effectuer un atelier articulé autour d’un lieu, annonce Christian, nous en choisissons un qui se propose d’explorer le voyage… en train. Quatre coups de sifflet et nous sommes déjà en route.