Selon les plus récentes recherches, on estime que 82% des cours d’eau montréalais auraient disparu de la carte urbaine. Les rares plans d’eau survivants aujourd’hui sont situés aux extrémités de l’île, dans des secteurs moins habités et composés de boisés.
Le ruisseau De Montigny fait partie de ce groupe. Il a échappé à l’enfouissement total malgré qu’il soit situé dans un secteur dense d’occupation, où cohabitent des quartiers résidentiels et institutionnels, ainsi que des surfaces commerciales et des axes routiers d’envergure. Dans cette zone indécise persiste une petite oasis de verdure, qui coule parmi deux quartiers de Montréal et qui abrite une faune et une flore remarquables. Un contraste qui a de quoi surprendre le promeneur.
À travers des formes urbaines, des toponymes qui évoquent l’eau, des lignes de désir, une cartographie qui révèle un mystérieux lac, cette promenade non seulement pose la question de la cohabitation complexe pourtant nécessaire entrela ville et la nature, mais suscite aussi la réflexion géopoétique autour des éléments constitutifs fondamentaux qui unissent et intègrent les plans d’eau en milieu urbain.
Julien Bourbeau et Rachel Bouvet invitent donc les membres de La Traversée à marcher tout le long du ruisseau De Montigny, de la source à l’embouchure. Cette promenade géopoétique s’inscrit dans le cadre du cours «Littérature et géographie», donné par Rachel aux étudiants de premier cycle.
Des suites de cette excursion, un blog intitulé « Histoire de ruisseau et de rivières » a été créé.